23 mars 2014 ou l’impossibilité d'une île.
Il était une fois un navire. Un cargo, un départ, des escales, le retour et l’oubli.
Il était une autre fois des élections municipales. Un maire, la culture, un départ, des créations, un retour ou l’oubli.
En 1992 déjà certains en avaient décidé du destin d’une autre culture française jugée obsolète parce que post soixante huit Hard. Pendant que l’Europe occidentale devenait politiquement correcte d’autres, nourris par le bruit, la poésie, la fureur des villes et l’insolence de leur conscience, luttaient. Ils creusaient un sillon magnifique entrainant dans leur passage des festivals mourants ou des troupes au bord de l’éclosion. Dans un monde nourri d’images la rue appelait à un surdimensionnement, le théâtre populaire à grande échelle naissait et ne tardait pas à devenir aussi nécessaire que ta facture de téléphone.
La terre. Dimanche 23 mars 2014. L'arrivée d'une nouvelle génération politique allait marquer la fin de ce cycle. Celui qui, porté par des figures du milieu artistique, avait vu des villes se réveiller dans les années 1990. La droite rêvait de rompre avec cette politique, la gauche voulait en corriger certains travers. Ainsi était-il donc des municipalités qui ne croyaient pas en leur poésie. Je me demandais si finalement elles n’avaient pas raison devant la somme d’embuches qui se dressaient face aux créateurs ambitieux. Il devenait très difficile a l’imagination de se frayer un chemin. La création revendicative à multiples niveaux de lecture sponsor free avait du plomb dans l’aile. Les rues étaient devenues piétonnes, les places étaient devenues propres et les maires des amis. De grands panneaux publicitaires diffusaient massivement de quoi flatter l’ego et l’émotionnel des passants. Tout roulait et toi l'artiste tu n'as rien change. La reclame était devenu standard du bonheur humain et modèle de liberté, il n’y avait plus besoin de bouffons.
Ahem, le 22 mars 2014, le premier jour du reste de ta vie d'artiste.